Dossiers > Nautylys MaoraPremiere sortie sur l'eau, premieres galeres...
Dans les articles précédents, j'ai parlé de la découverte de l'existence du Maora, de son achat, de sa livraison, de l'inventaire de ses composants, et finalement de son montage "à blanc" sur la pelouse de mon jardin.
Je vous épargne ici l'installation sur le toit de ma voiture, qui fera l'objet d'un article spécifique.
2 jours après la réception du voilier voici venu l'instant de la premiere mise à l'eau.
Je rappelle que je suis novice en navigation à voile. Par précaution, l'essai se fera sur un plan d'eau, endroit plus sécurisant que la mer.
L'étang du Boulet est un plan d'eau de 140 hectares situé au nord de Rennes. C'est une base de loisirs, avec camping, mini-plage, école de voile, location de pédalos et kayaks.
Venus en famille, nous avons été aimablement accueillis, et avons pu garer la voiture à proximité de l'aire de mise à l'eau.
Marie, mon épouse, m'aide à descendre le bateau du toit, et nous assemblons coques et voiles avec mes enfants.
Cette phase d'armement fut beaucoup plus rapide que le montage à blanc dans le jardin. Je pense que sans se presser, mais avec une bonne habitude, c'est l'affaire de 20 minutes, voire moins.
Je précise que pour la manutention, il faut etre 2.
Le montage ayant eu lieu sur l'herbe, il faut porter le voilier jusqu'à l'eau. Les roues fournies sont sympa, mais elles ne permettent pas la mise à l'eau, aussi il faut porter le tout.
Ma femme n'a pas eu à se mouiller les pieds. 20 cm d'eau suffisent pour assurer la flottabilité à vide.
Voici venu l'instant important: je monte sur mon Maora, je m'installe, prend mon bout et le stick (prolongation du safran). Et là, rien.
En effet, pas de vent. Il faut dire que l'aire de mise à l'eau est comprise entre le batiment et quelques arbres.
A l'aide de la pagaie, que j'ai embarquée, je me degage. Habitué de kayak gonflable, je trouve que le Maora avance bien à la rame.
Venant de la plage, j'apercois un voilier genre dériveur, qui avance bien malgrès le faible vent; il me faut quelques longue minutes pour prendre mes marques et j'arrive finalement à profiter du peu de vent: victoire, mon voilier avance !
J'ai monté le flotteur-balancier à babord, et le vent vient de tribord. J'essaye donc de m'assoir à tribord, dos au vent. Heeee ! retour à babord, mon poids fesant basculer la bateau.
J'essayerais plus tard, avec un vent plus soutenu et regulier.
Arrivé au milieu de l'étang, mon voilier commence à prendre une bonne allure, tout va bien, je suis heureux; Je tente un virement de bord.
Mais face au vent, l'allure devient nulle et le bateau n'est plus manoeuvrable. Un coup de pagaie pour le remettre en travers et ça repart.
Je recommence la manoeuvre, avec plus de vitesse: pareil : le mulitcoque à l'arret, j'en profite pour enfiler le gilet de sauvetage.
Un coup de pagaie, et ça repart de plus belle. Hourra ! ça fonce !
Alors que je me grise de vitesse, je sens le voilier giter, je me retourne et vois le balancier coulisser le long des bras et se rabattre sur le flotteur principal !
Ca se passe en 4 secondes et je suis à l'eau. Chavirage, le bateau s'est retourné, voile dessous !
Grosse panique, on se calme, on analyse la situation, et on prend des décisions: mettre le bateau face au vent et le redresser.
Pour cela, j'appuie avec mes pieds sur les bras de flotteur. Mais je n'arrive pas à redresser le bateau. Un kayakiste de met à l'eau, un autre conseille de tirer sur la quille, et à 2 le bateau se redresse. Toujours dans l'eau, je replace et verrouille le balancier.
Tout baigne, plus qu'à remonter sur la coque, après avoir remercié les kayakistes. La monté est facilitée par la petite marche présente à l'arriere, au niveau de la dame de nage (merci Jacky, qui m'a offert la bible de la voile de l'école des Glénands, ça me permet de sortir ma science toute neuve)
La voile claque, j'attrape l'écoute, la remet dans ses poulies, mais m'aperçois qu'il en manque une, celle qui est attachée à l'oeillet de la voile (poulie d'écoute). Du coup, je passe l'écoute directement dans l'oeillet et décide de rentrer au port.
Mais entre-temps, très subitement, le vent a forci, le ciel s'est couvert, temps de tempete ou d'orage.
La bateau part vite, et semble bien frele dans cette mer demontée.
Moi, j'ai froid. En effet, j'avais jugé inutile de mettre mon "shorty neoprene", et mes vetements textiles gorgés d'eau me refroidissent.
Approchant l'aire de mise à l'eau, je tente une manoeuvre pour ralentir; je me retrouve sans allure, face au vent qui me pousse vers la plage devenue desserte.
Coup de pagaie, je reprends le vent et je rentre.
J'avais prevu d'embarquer un par un mes enfants, pour leur faire profiter de mon yacht, mais je renonce pour cause de mauvais temps.
Malgré ce dessalage, je me sens plein d'envie d'y retourner, et tres fatigué à la fois. Vivement dimanche prochain.
Bilan
J'avais, lors du montage à blanc dans mon jardin, évoqué le probleme de collage des barres de nacelle.
L'effet de ce défaut fut spectaculaire: chavirage. Il faudra trouver une solution, car je ne veux pas que le probleme se présente à nouveau.
De plus, les noeuds présentés sur les schémas de la notice, pour la fixation de la poulie par exemple, sont des "noeuds plats"; Dans le livre "Cours de navigation des Glenands", on en dit "
Nous faisons figurer ce noeud très connu pour son manque d'intérêt: ou bien il se souque, ou il glisse. On ne l'utilise pas en marine".
Je dois à ce mauvais noeud la perte d'une poulie.
Article suivant:
Flotteur-balancier : Role, utilisation, transport et installation Article précedent:
Réception d'un voilier Maora: inventaire des cartons et montage